vendredi 13 février 2009

Quand on est spécialiste des tableaux du Caravage

Quand on est spécialiste des tableaux du Caravage

On est moins érudit en science du démarquage.

Lorsque l’on apprécie l’autotélisme de Mallarmé

On a du mal à se concentrer sur un coup franc brossé.

 

J’ai connu un pianiste excellent sur Wagner

Et pourtant affligeant sur les centres à ras de terre.

Car on a beau dire mais un esprit nietzschéen

C’est utile dans la vie mais beaucoup moins sur un terrain.

 

Quand on est admirateur des beautés du dithyrambe

On est souvent moins à l’aise avec celles du passement de jambe.

Lorsqu’on a fait une thèse sur l’habitus de Bourdieu

On est plus limité sur le timing du une-deux.

 

J’ai bien connu un historien vraiment incollable sur Bagdad

Qui s’est fait une entorse au genou en effectuant une talonnade.

Faut dire que même s’ils sont très beaux, les dialogues des films de Rohmer

Pour le coup ne servent à rien dans l’intimité d’un vestiaire.

 

Mais Zizou dans ses arabesques

Est aussi beau que Noureïev

Moi je préfère ses coups de tête

Aux pièces de Samuel Beckett

Et pour qu’il reprenne les crampons

Je suis prêt à lire Jean d’Ormesson.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire