Quand on est spécialiste des tableaux du Caravage
On est moins érudit en science du démarquage.
Lorsque l’on apprécie l’autotélisme de Mallarmé
On a du mal à se concentrer sur un coup franc brossé.
J’ai connu un pianiste excellent sur Wagner
Et pourtant affligeant sur les centres à ras de terre.
Car on a beau dire mais un esprit nietzschéen
C’est utile dans la vie mais beaucoup moins sur un terrain.
Quand on est admirateur des beautés du dithyrambe
On est souvent moins à l’aise avec celles du passement de jambe.
Lorsqu’on a fait une thèse sur l’habitus de Bourdieu
On est plus limité sur le timing du une-deux.
J’ai bien connu un historien vraiment incollable sur Bagdad
Qui s’est fait une entorse au genou en effectuant une talonnade.
Faut dire que même s’ils sont très beaux, les dialogues des films de Rohmer
Pour le coup ne servent à rien dans l’intimité d’un vestiaire.
Mais Zizou dans ses arabesques
Est aussi beau que Noureïev
Moi je préfère ses coups de tête
Aux pièces de Samuel Beckett
Et pour qu’il reprenne les crampons
Je suis prêt à lire Jean d’Ormesson.
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